Famille des DROSÉRACÉES

[Dans la classification, ancienne, de H. Coste, le genre Parnassia faisait partie des Droséracées. De nos jours c'est une famille distincte, celle des Parnassiacées, non carnivores du reste. Parnassia palustris est très fréquente dans les marais.]

Feuilles toutes en rosette radicale, à limbe couvert de cils glanduleux rouges ; fleurs en grappe terminale ; 3 styles ["tige" du pistil] : DROSERA

Feuilles verticillées par 6-9 sur la tige, à limbe en vessie transparente ; fleurs solitaires, axillaires ; 5 styles ; plante aquatique : ALDROVANDA

DROSERA L. - Rossolis, Rosée du Soleil.

(Du grec drosos, rosée : allusion aux gouttelettes comme la rosée que l'on voit aux extrémités des cils glanduleux des feuilles.)

Pétales marcescents [qui se fânent sans se détacher de la plante], spatulés, sans écaille nectarifère ; 3 styles, rarement 4 ou 5, bifides ; capsule s'ouvrant par 3 valves ; parfois par 4 ou 5 ; graines très petites.

Fleurs blanches, petites, en grappes spiciformes [en forme de poisson] terminales d'abord roulées en crosse ; feuilles toutes radicales, en rosette, pétiolées, à limbe couvert de longs cils purpurins, glanduleux et irritables ; herbes vivaces des marais tourbeux.

Environ 100 espèces habitant toutes les régions du globe, surtout en Australie.

Feuilles appliquées sur le sol, à limbe orbiculaire, brusquement rétréci en pétiole velu ; hampes droites, naissant du centre de la rosette, 3-4 fois plus longues que les feuilles : D. rotundifolia

Feuilles dressées, à limbe obovale, insensiblement atténué en pétiole glabre ; hampes courbées à la base, naissant latéralement sous la rosette, dépassant à peine les feuilles : D. intermedia

Feuilles dressées, à limbe linéaire oblong, insensiblement atténué en long pétiole un peu poilu ; hampes droites, naissant du centre de la rosette, 1-2 fois plus longues que les feuilles : D. anglica (=longifolia)

Enfin citons l'hybride stable des deux premiers, soit D. x obovata

Drosera rotundifolia L. Rosée du Soleil

Hampes de 6-20 cm, simples, rarement rameuses au sommet, dressées dès la base, naissant du centre de la rosette foliaire, 3-4 fois plus longues que les feuilles ; feuilles étalées sur le sol, à limbe orbiculaire, brusquement rétréci en long pétiole couvert en dessus de poils roussâtres ; sépales appliqués-connivents ; stigmates en tète, entiers, blanchâtres ; capsule oblongue, égalant ou dépassant le calice ; graines fusiformes, ailées aux deux bouts.

Marais tourbeux, dans presque toute la France ; inexistant dans la région méditerranéenne. - Europe, excepté la région chaude ; Asie boréale, jusqu'au Japon ; Amérique du Nord. F. juin-août.

Drosera intermedia Hayn.

Hampes de 4-10 cm, simples, rarement rameuses au sommet, courbées-géniculées à la base, puis redressées, naissant latéralement au-dessous de la rosette foliaire, dépassant à peine les feuilles à la floraison ; feuilles dressées, à limbe obovale, insensiblement atténué en long pétiole tout à fait glabre ; sépales appliqués, étalés au sommet à la maturité ; stigmates plans, émarginés, rougeâtres ; capsule presque en poire, égalant ou dépassant le calice ; graines obovales, tuberculeuses, non ailées.

Marais tourbeux, dans l'ouest, le centre et le nord ; inexistant dans le sud-est et la région méditerranéenne. Europe occidentale et centrale jusqu'en Suède ; Asie Mineure dans le Lazistan. F. juillet-août.

Drosera anglica Ruds (D. LONGIFOLIA L.)

Hampes de 10-20 cm, dressées dès la base, naissant du centre de la rosette foliaire, 1-2 fois plus longues que les feuilles ; feuilles dressées, à limbe linéaire-oblong, 3-4 fois plus long que large, insensiblement atténué en long pétiole un peu poilu ; sépales appliqués connivents ; stigmates en massue, entiers, blanchâtres ; capsule cylindrique, dépassant un peu le calice ; graines fusiformes, ailées aux deux bouts, charmées.

Marais tourbeux, dans le nord et l'est ; rare dans le Cantal, la Dordogne, les Pyrénées. - Europe, excepté la région méditerranéenne ; Asie boréale. F. juillet-août.

Drosera x obovata (ancienne D. OBOVATA M. et K.)

Comme D. anglica (on croyait qu'il s'agissait d'une variété de celle-ci) mais feuilles obovales à pétiole non cilié comme D. intermedia; serait un hybride stable de D. anglica avec D. rotundifolia ; capsule 1-2 fois plus courte que le calice, souvent stérile, conséquence fréquente de l'hybridation.

Genre ALDROVANDA L.

(Dédiée à Aldrovandi, naturaliste italien, mort en 1606.)

1 seule espèce.

Aldrovanda vesiculosa L.

Herbe annuelle, nageante, glabre, verte ou rousse, presque diaphane ; tige de 10-25 cm, simple ou rameuse, cylindrique, feuillée ; feuilles verticillées par 6-9, transparentes, vésiculeuses, orbiculaires en rein, à pétiole muni au sommet de 4-6 cils ou poils sétiformes [= en forme de soie de porc] inégaux ; fleurs très rares, blanches, axillaires, solitaires sur un pédoncule plus long que les feuilles, à la fin réfléchi ; pétales obovales, dépassant peu le calice ; 5 styles filiformes, à stigmate entier, obtus ; capsule subglobuleuse, à 5 valves ; graines oblongues, tuberculeuses.

Étangs et fossés aquatiques, en Gironde et les Bouches-du-Rhône. - Italie, Allemagne, Suisse, Pologne, Autriche-Hongrie, Bulgarie ; Hindoustan ; Australie. F. août.

Considérée comme disparue de France car très sensible à des facteurs méconnus.
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