Histoire et habitat
de
la Dionée

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Mise à jour : samedi 18 décembre, 2010


Vous avez sans doute rencontré des tas de noms et orthographes différents pour cette plante. Voici de quoi éclaircir un peu le sujet :


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Pays d'origine

La Dionée est originaire du sud de la Caroline du Nord et du nord de la Caroline du Sud. La région est centrée sur la frontière entre ces deux états des USA et borde l'Océan Atlantique. Ce territoire est certes très grand (de l'ordre de la centaine de kilomètre de coté) mais il n'y a plus beaucoup de stations sauvages. Elle s'est implantée aussi en Floride.Retour en haut de page

Habitat

Comme la plupart des plantes carnivores, elle pousse sur des sols pauvres. La carnivorité vise justement à pallier à cette carence et apporte un avantage décisif sur les autres plantes qui ne peuvent vivre qu'avec ce qu'elles obtiennent par leurs racines. Cela veut donc dire que la plante ne s'intéresse pas tellement au carbone des insectes mais au reste, l'essentiel de son carbone vient de l'air par le CO2 comme chez toutes les plantes. Une partie passe tout de même pendant la digestion, ne serait-ce que par l'intermédiaire des acides aminés produits par la dégradation des protéines animales et qui permettent le passage de l'azote, précieux.

Ces sols pauvres formaient à l'origine de grandes plaines au sol tourbeux gorgés d'eau, acides, riches en matière organique non décomposée à cause de cette acidité, sablonneux. Peu d'arbres se satisfont de ce type de milieu donc il y a peu d'ombre. Parmi les plantes herbacées que l'on rencontre, il y a évidemment les autres plantes carnivores classiques de la zone tempérée (Drosera, Pinguicula) mais aussi une particularité américaine célèbre, le Sarracenia.

Sur le plan climatique, la zone est plutôt subtropicale en été mais les hivers sont bien marqués à cause du Gulf Stream. Donc l'été est chaud et humide (rarement plus de 40°C au sol) mais l'hiver peut descendre jusqu'à - 12° C, beaucoup moins froid au sol. Globalement la Dionée supporte entre - 5° C et 37° C. En dessous la mortalité est très élevée, surtout pour les petites plantes, et au-dessus les feuilles commencent à se déformer fortement, sans toutefois entrainer encore de mortalité. Le rhizome se développe naturellement à environ trois fois sa hauteur ce qui est une bonne protection et les extrémités des racines se trouvent donc facilement à - 15cm de profondeur, où elles peuvent trouver une eau sans jamais de calcaire et dans laquelle elles préfèrent tremper d'ailleurs. A noter que les conditions de vie de la plante sauvage n'est pas forcément identique aux besoins des formes horticoles, certainement plus fragiles puisque non sélectionné pour leur résistance mais d'autres critères.

On note une pluviométrie annuelle supérieure à 120 cm surtout marquée en été mais il est évident qu'une bonne partie de l'eau vient du sol, de la nappe phréatique de ces plaines. Cet hiver plus sec permet d'expliquer la bonne résistance de la Dionée à la quasi absence d'eau en hiver, pour peu qu'il fasse froid.Retour en haut de page

Découverte botanique

Cette plante était évidemment connues des Indiens mais son nom vernaculaire n'est manifestement pas resté (?). En tout cas ce n'est pas "tipitiwitchet" (ou "Tippity Twitchet") comme on l'a cru car ce n'est pas un nom indien d'après les linguistes.

Le premier occidental officiel à s'y être intéressé serait un gouverneur de la Caroline du Nord nommé Arthur Dobbs (1689-1765) qui écrivit aux botanistes de l’époque. Le nom commun qu'il lui a donné est "Catch-fly sensitive", la "Sensitive tueuse de mouche", un nom qui parle de lui-même. C'était vers 1759 mais un certain Solander avait décrit la plante vers 1743, malheureusement pour lui sans publication. En 1768, un botaniste du nom de John Ellis fit donc la première vrai description botanique publiée et passa à la postérité puisque son nom est resté scientifiquement associé à celui de la plante.

Le grand botaniste Carl von Linné s'est bien sûr intéressé au caractère mobile de la plante mais ne croyait pas à sa carnivorité : il est vrai que si le mouvement est évident, la mouche que l'on découvre à l'ouverture parait davantage déshydratée que digérée !

Charles Darwin démontrera que la plante est bien carnivore mais il ne faut pas croire que tous les botanistes seront convaincus, loin de là ! "Une plante qui mange, voyez-vous ça, ce n'est pas sérieux !" Retour en haut de page