Les variétés
de
la Dionée

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Mise à jour : samedi 18 décembre, 2010


Vous pouvez utiliser directement le menu ci-dessous ou lire l'introduction qui présente les mêmes liens. Si vous ne connaissez pas l'anatomie de la Dionée (par exemple la différence entre feuille prostrée et feuille érigée) je vous conseille d'abord la page sur l'anatomie.
La partie traitant des pigments et de la coloration des Dionées est traité maintenant dans un nouvel article : Les couleurs de la Dionée.


© 2008 CarniBase

Existe-t-il plusieurs espèces de Dionée ?

Non, il n'existe pas d'autre espèce que Dionaea muscipula, originaire précisément de la plaine côtière atlantique des U.S.A., dans les Carolines et plus précisément dans un rayon de 100km autour de la ville de Wilmington sur la côte de la Caroline du Nord. A noter que cette donnée (que je n'ai pas été vérifier moi-même !) exclue la Caroline du Sud à 10 kilomètres près alors qu'elle est réputée présente dans cet état dans d'autres sources... Si vous en savez plus...
Elle existe aussi en Floride mais elle n'est pas autochtone.

Mais les particularités extraordinaires de cette plante font qu'elle est intensément cultivée ce qui entraîne la création de variétés horticoles appelées aussi cultivars.

Remarques utiles

  • Pour les novices, attention au mot "forme" qui désigne selon le contexte, le contour anatomique (sens usuel, par exemple la forme d'une feuille), l'aspect général d'un être en entier (pour distinguer la forme type des formes prostrées, érigées, vertes, géantes, adultes, juvéniles...) et, par extension, l'ensemble des plantes qui ont l'aspect (ou les aspects) en question, d'où une confusion avec le sens du mot "variété". Cette nuance est générale pour tous les êtres vivants... On peut parler de la forme correspondant à une région et c'est souvent le début d'une différenciation qui conduira à l'apparition d'espèces nouvelles. Chez les Sarracenia il est ainsi très fréquent d'indiquer la localité d'origine tellement cela varie mais ce cas ne semble pas relevé pour la Dionée.
  • On parle ici de formes adultes (par définition lorsqu'elles ont déjà fleuri) : les formes juvéniles peuvent avoir un aspect différent.
  • La forme des feuilles évolue dans la saison. Chez la forme type, au printemps elles poussent fines et allongées (sans doute pour traverser tout ce qui est apparu sur le sol pendant l'hiver) puis ont tendance à apparaître repliées à angle droit vers le sol et en s'élargissant - tout ce qui était au-dessus est donc "rabattu", la plante légèrement soulevée, la surface pour la photosynthèse augmente alors que la luminosité naturelle diminue. Les formes prostrées ont souvent quelques feuilles érigées mais les rosettes plaquées au sol restent largement majoritaires. L'inverse est également vrai pour la forme érigée !
  • N'essayez pas de déterminer les caractéristiques seulement en début de saison avec des jeunes feuilles car elles les manifestent souvent beaucoup moins voire pas du tout ! Vous aurez souvent des pièges moins colorés avec dents normales, etc. Vous devez tenir compte de l'aspect en début de saison mais ce n'est qu'une indication mineure intéressante.
  • En revanche, c'est en début de saison que l'on caractérise les types prostrés : forcément, ce type ne produit que très peu de feuilles érigées et si elles doivent apparaître c'est bien à ce moment-là. Et inversement, c'est en fin de saison que les formes érigées se remarquent puisque ce sont les seules qui persistent à ne produire pratiquement que des feuilles érigées pendant que les autres sont passées aux feuilles prostrées.
  • Ne jamais se baser sur les organes ayant un aspect exceptionnel et anormal dans un plant donné, mais l'information est tout de même intéressante à consigner, photographier. Il y a quelques années j'ai photographié un plant qui produisait presque plus que des feuilles sans piège, comme cela arrive de temps en temps pour une ou deux. Plus récemment pour illustrer un article ("Pétiole ou limbe proximal ?") j'ai recommencé avec un autre cas qui se présentait. C'est alors que je me suis rendu compte qu'il s'agissait de la même plante ! Bref, apparemment il s'agit d'une nouvelle variété (plutôt nouveau clone) que je pense nommer "Vestigial" en référence à la mutation bien connues chez la Drosophile qui produit des ailes atrophiées.
  • Les noms donnés par les horticulteurs sont surtout commerciaux. Le cultivar "Big Traps" n'a pas les pièges spécialement gros... C'était relativement vrai sans doute à l'époque mais cela fait bien des années que des formes géantes sont apparues. "Yellow" a pris un joli vert chez moi en quelques mois - sans nourriture et avec du soleil, il jaunit par la suite !
  • Il y a une confusion entre quelques noms de variété : plusieurs qui désignent la même chose ou, pire, un seul pour plusieurs plantes. Cela concerne par exemple "Adrian Slack", "Dentata", "Dentate", "Dentate Trap"... Retour en haut de page
Présentation thématique

En 2003 il devait exister au moins quatre-vingt cultivars connus mais en 2007 je pense que l'on pouvait doubler. J'en cultive une importante quantité (140 environ en 2009) qui m'a permis d'illustrer considérablement ma liste de culture - et d'échange. En attendant une intégration dans le présent dossier, cette liste vous aidera beaucoup à reconnaître de nombreuses variétés classées par ordre alphabétique.

Dans cette rubrique je vous propose une présentation un peu originale des cultivars, c'est-à-dire variétés de culture.

Toutes les particularités de la plante peuvent être amplifiées  :

  • couleurs : verte ("All Green", "Tall Green"), rouge seulement à l'intérieur du piège ou également l'extérieur ou encore entièrement rouges ("Akai Ryu", "Royal Red", et leurs descendants qui ne devraient plus être nommés ainsi), rose foncé ("Pink Venus"), dégradés roses au coeur du piège (var. "'Chunky"), liseré rouge qui longe les dents à certains moment de l'année (var. "Red Line"), etc. La forme jaune (var. "Yellow") jaunit en été à condition d'être en pleine lumière et d'être peu nourrie. Dans les années 2000 sont apparues des formes complexes qui mériteraient un article à elles toutes seules, ce sont les variétés panachées - "variegated" en anglais. Le terme est employé en horticulture pour désigner un phénomène classique avec les plantes d'appartement, cf. Pothos. A noter que l'emploi du nom "Variegated" écrit ainsi avec une majuscule et entre guillemets est à rejeter car plusieurs clones panachés ont maintenant été trouvés, ce n'est qu'un nom descriptif. Il existe actuellement des dionées vert/blanc ou vert/rouge ("Spotty" entre autres). On observe aussi des différences au niveau des fleurs, notamment les pétales (nom masculin !) qui peuvent être d'un blanc pur à blanc cassé. Le pistil des formes rouges est fréquemment de cette couleur, enfin plus exactement mêlé de rose.
    Dionée 'Variegated' Sur la photo ci-contre, des feuilles panachées vert/blanc du cultivar "Camouflage". Celui-ci est le premier clone trouvé avec cette particularité, par Guillaume Bily.
  • dents des pièges :
    • très longues,
    • très courtes ; il a régné très vite beaucoup de confusion dans les noms. On trouve en effet "Dent de requin", "Shark Teeth", "Dentée" ou "Dentate Traps" alors que j'avais observé très tôt deux nuances :
      • avec fréquemment des divisions secondaires qui rappellent certaines dents de requin. Ce n'est que variété de même nom qui devrait rappeler le fait... Les dents sont très peu épaisses, comme membraneuses, pour moi il s'agit d' une mutation qui empêche la production des vraies dents renforcées et révèle l'aspect plus ancien des lobes...
      Dionée 'Shark teeth' "Dent de requin" de Nature et Paysages, avec divisions secondaires
      • sans divisions secondaires (c'est le cas de la "Shark Teeth" ci-dessous, de chez Triffid). Les dents sont plus épaisses et présentent rarement des divisions secondaires.
      Dionée 'Shark teeth' "Shark Teeth"
    • très courtes et nombreuses, comme hachées par des ciseaux. J'ai trouvé des plants portant le nom "Dentée" mais le nom officiel est "Sawtooth" c'est-à-dire "Dent-de-scie". "Dentata" a du être abandonné à cause de la forme latine réservée.
    • Dionée 'Sawtooth'"Sawtooth" ex "Dentata"
    • très courtes et très étroites chez la "Microdents"
    • Dionée 'Microdents' "Microdents"
    • de taille normale mais multiples (var. "Multidents") : certaines dents sont remplacées par un faisceau de deux ou trois dents. Cela arrive parfois chez certaines formes géantes.
    • Dionée 'Multidents'
    • fusionnées (var. "Fused Tooth"). C'est un peu une grosse exagération du caractère précédent. Une de mes préférées, d'autant qu'elle est belle et très vigoureuse, avec des feuilles extrêmement rigides, un peu cassantes...
    • Dionée 'Fused Tooth'
  • Lobes soudés entre eux : soit, par l'extrémité distale, ce qui forme des cuillères (var. "Cupped Trap" = "Cup Trap", cf. photo) soit, par l'extrémité proximale, ce qui donne des entonnoirs (var. "Funnel Trap" = "Trichterfalle" que l'on peut traduire par "Baisse de l'illusion" car le caractère disparaît sur les feuilles en début de saison. Chez cette variété se produit un autre phénomène, l'apparition de nombreuses crêtes sur le limbe proximal durant toute la saison, phénomène dont on ne voit pas le rapport avec la forme du piège... Il arrive également que la constriction apparaisse au milieu, ce qui a fait croire à un nouveau cultivar, la "Cerbere".
  • Dionée 'Cup Trap'
    Variété "Cup Trap"
    Dionée 'Funnel Trap'
    Variété "Funnel Traps"
  • Nombre de poils sensitifs : au lieu de trois par lobe il y en a quatre ou cinq (var. "Multisensitive" en particulier ) ou seulement deux (plusieurs variétés développées par Best Carnivorous Plants). Ce caractère s'observe toutefois, mais moins souvent, avec les autres variétés, en particulier pour des pièges de taille anormale.
  • Longueur de l'attache du piège : importante (var. "Crested Petioles") ou inexistante - var. "Fused Petiole" (= "Korrigans"), qui était suspecte car connue d'abord que par une seule photo d'une seule feuille, mais qui existe maintenant même en rouge - "Red Fused Petiole".
  • Longueur de denticules qui apparaissent sur le limbe près de l'attache : var. " Long Red Fingers", voire "Crested Petioles" dans une certaine mesure.
  • Forme et position des feuilles : forme prostrée (= "collées" au sol) ou érigée, limbe large ou étroit (filiformis)
  • Dionée 'filiformis'
    Variété "filiformis", feuilles érigées, limbe étroit très lignifiés.
  • Taille : formes géantes, nombreuses (mais dont le caractère n'est pas forcément indiqué dans le nom) ou naines, qui sont assez rares. Parmi celle-ci, certaines sont dites "néoténiques" car elles se reproduisent à l'état juvénile, trois ou quatre mois après le semis. le terme est commode mais abusif car il n'y a pas vraiment un type juvénile différent d'un type adulte, mais seulement ici une très petite taille qui se maintiendra. La vraie néotémie concerne les formes larvaires des animaux, l'Axolotl est un cas célèbre. Le caractère juvénile d'une bouture a encore moins de sens : quel est son âge ? Bien qu'il en existe issues de clones de taille normale, comme "Sawtooth", la fréquence semble augmenter parmi les descendants de clones géants. Ce paradoxe pourrait s'expliquer par un phénomène d'expulsion de chromosomes surnuméraires. Par exemple un plant géant qui pourrait être en 3 n ch. produit des gamètes en n ch. (normaux) et en 2 n ch. (anormaux et très peu fertiles) mais la fécondation de ce dernier peut donner un état instable dont certains résultats pourraient être en n ch. donc monoploïdes, au lieu de la normale en 2 n ch. diploïde. Point remarquable, les hampes florales de ces dionées pygmées ne comportent en général qu'une seul fleur mais qui est de taille normale ! A noter que les clones "Cudo" et "Minutissimum" ne fleurissent pas - plus précisément il n'y a pas de cas recensé après des années de culture.
  • Quelques cas recensés ont présenté des feuilles dont l'extrémité subissait un remplacement plus ou moins marqué par une forêt de filaments, sortes de poils très épais. Les dents tendaient à disparaître et les lobes prenaient un aspect découpé, désorganisé et, objectivement tout se passait plutôt comme si les éléments mobiles que l'on distingue au niveau d'un piège normal (aspect striés) se retrouvaient anormalement dissociés en faisceaux... J'ai cru d'abord qu'Il s'agissait peut-être de la réactivation d'un gène qui produisait les poils que possédaient sans doute autrefois les ancêtres de la Dionée... N'oublions pas que les genres Dionaea, Aldrovanda et Drosera ont des ancêtres communs. Aldrovanda possède toujours ces poils en nombre réduit dans le piège et ils ne sont pas assimilables aux poils sensitifs de la Dionée. Je pense actuellement qu'il s'agirait plutôt du blocage d'un gène de contrôle responsable de la cohésion des tissus. Les plantes paraissent davantage "hachées" que vraiment avec des poils s'approchant d'un type primitif. Les structures qui produisaient autrefois ces poils ont finis par restées soudées chez la Dionée normale grâce à un (ou plusieurs) gène(s) mais leur dysfonctionnement pourrait empêcher cette cohésion. J'ai ajouté une galerie photo spéciale avec des photos rares extérieures où vous verrez le phénomène. Ainsi, les filaments ne semblent guère avoir de rapport avec les poils mobiles du genre Drosera, dont l'origine est commune avec le genre Dionaea. Le phénomène serait apparu sous l'action d'engrais, disons plutôt de milieu de culture in vitro un peu chargé, mais comme il n'est pas reproductible... Aussi, il est question un peu rapidement d'une variété "Pompon" (également baptisée "Hedgehog", "Scrub Brush", parfois même de manière erronée "Cotton Mouth") mais les plantes redeviennent TOUJOURS normales. Il y a eu d'abord trois cas au moins entre 1995 et 2002 (en Allemagne), puis en 2007 (Pologne) et 2008 (France) quelques cas sont apparus mais ils sont TOUS retourné également à l'état normal. J'ai entendu dire en été 2009 que quelqu'un (que je ne nommerai pas) aurait obtenu un phénomène stable à partir d'un semis : à voir...
  • Les pétales sont plus ou moins divisés et plus ou moins grands, la plupart du temps identiques sur la même hampe florale. J'ai ainsi observé qu'il y a des différences au sein d'un même plant entre les fleurs de hampes différentes mais pas entre celles présentes sur une même hampe. Je n'ai encore jamais entendu parlé de ce détail pourtant facilement observable... Voici une photographie que j'ai prise d'un spécimen de la variété "Dentata". Les pétales étaient tous divisés profondément, un peu comme chez le Lychnis. L'anomalie concernait ainsi toute l'inflorescence (groupe) mais l'année suivante les fleurs étaient classiques. On verra souvent une anomalie identique sur les fleurs d'une même hampe mais la hampe voisine sera normale.

Fleurs d'une forme verte
(la forme type est moins harmonieuse)
Variété "Sawtooth" (=ex-"Dentata")
avec une anomalie des fleurs

Fleurs de la variété "Big Traps"
(rondelle = 1 cm)

Variété "Dentée" (de Nature & Paysages)
en fleurs (rondelle = 1 cm)

 

Bien sûr, on peut imaginer "toutes" les combinaisons, et certaines sont déjà arrivées :

La "Red Piranha" combine à la fois une couleur uniforme rouge foncée et des dents assez variables, plus courtes, larges et peu épaisses. La "Bohemian Garnet" est proche, c'est une "Red Sawtooth" (nom qui reste impropre), les dents ont ce hachage du bord de feuille caractéristique de la "Sawtooth" (= ex "Dentata").

La "Funnel Trap" (= "Trichterfalle") est extraordinaire par ses pièges en forme d'entonnoir (plutôt de cornets car il n'y a pas de canal bien sûr) qui apparaissent lorsque la plante est exposée en jour long (durée de l'éclairage, pas sa quantité) mais aussi par ses feuilles souvent couvertes d'excroissances. Ce dernier phénomène est, lui, surtout sensible à l'humidité de l'air. Elle est en photographie plus haut.

La "Louchapates" a les dents voisines fusionnées et présentes jusqu'à l'extrémité distale du piège (extrémité vers l'extérieur) zone normalement sans dents. Voici la première photo sur le Net - et au monde d'ailleurs :

Dionée 'perimacrodentata'Variété "Louchapates" (ex "Perimacrodentata")

Cette variété est maintenant l'objet d'une page spéciale.Retour en haut de page

Conclusion

La Dionée manifeste d'extraordinaires capacités de variations. En quelques années sont apparues une multitude de formes que l'on qualifie souvent de mutations. Ces changements visibles (ce que l'on nomme le phénotype) sont la manifestation de vraies modifications génétiques classiques mais aussi la perturbation transitoire de la régulation des gènes à l'aide d'hormones ou d'autres substances. Dans un grand nombre de cas la phase hivernale de repos s'accompagne d'une disparition de la manifestation de ces caractères, évidemment sur les nouvelles feuilles, ce qui rend très délicates les descriptions. Un même clone ("souche") présente aussi des aspects différents à un moment donné et beaucoup parlent alors de forme juvénile ou adulte, comme pour les Heliamphora. Cet usage pose un problème car le terme est une allusion à la reproduction sexuée : une plante est adulte uniquement lorsqu'elle a déjà fleuri et juvénile dans le cas contraire. Une bouture d'un plant adulte est donc adulte lui-aussi et son âge est celui de la plante depuis la germination, pas celui de la séparation qui n'est qu'un détail... Pourtant, une petite bouture peut très bien prendre un aspect "juvénile" au niveau du feuillage, tout en produisant une fleur si la saison le permet. Pour contourner commodément ce problème, je préfère le terme "mature" ou "immature".
Ces capacités de variations sont sans doute l'une des causes qui a favorisé l'apparition de cette feuille chez l'ancêtre commun de la Dionée et de l'Aldrovanda, unique dans le règne végétal : une espèce dont les spécimens varient facilement selon des tas de paramètres a beaucoup plus de chances d'évoluer globalement plus vite qu'une espèce dont les plants sont d'une constance imperturbable !

Comme on l'a vu plus haut, la coloration qui est si souvent mis en avant pour décrire une plante carnivore semble varier à cause de beaucoup de facteurs, comme la taille des plants. Par exemple, la couleur est plus concentrée chez les petits plants, que ce soit par semis ou bouture, c'est bien visible chez les formes entièrement rouges. En réalité, c'est que les Dionée qui manquent de sels minéraux augmentent leur coloration : l'intérieur des pièges de plants matures peut être rouge vif et celui des plants juste à coté, très pâle. Une plante abondamment nourrie aura, par conséquent, des couleurs moins vives. Cette réaction est globalement tout bénéfice pour une population sauvage donc vis-à-vis de la sélection naturelle : le plant qui manque de sels minéraux va attirer plus d'insectes et survivra. On pourrait rétorquer : dans ce cas ils devraient tous être très colorés... Non, car certaines plantes auraient un excès d'insectes, préjudiciable car elle provoque la destruction prématurée des feuilles donc réduit la photosynthèse, et d'autres au contraire en manqueraient et resteraient chétifs : au bilan une population qui ne présenterait que des pièges très colorés serait moins avantagée sur le plan évolutif. Il est très important de comprendre (c'est rarement dit) que l'évolution concerne avant tout des populations (un pool génétique) plutôt qu'un individu seul présenté comme le plus performant. Ce n'est pas "le meilleur qui gagne" mais le meilleur qui diffusera davantage ses gènes même si parmi eux il y a des bizarreries inutiles mais sans conséquence préjudiciable... Dans le cas présent, c'est l'union qui fait la force. Retour en haut de page