Essai de conservation
de
plantes séchées

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Mise à jour : samedi 18 décembre, 2010

J'ai souvent regretté de ne pouvoir montrer certains phénomènes botaniques, lors d'expositions par exemple, parce que les feuilles ou les fleurs étaient mortes. L'idées de les figer le mieux possible par séchage permet de luter un peu contre cet effet du temps
© 2008 CarniBase

Exemple avec une feuille double de Dionée

Une technique banale de séchage des fleurs consiste à les placer dans un bocal et de faire couler dessus du sable bien sec. Le plus délicat est de ne pas déformer la plante par le poids du sable.
Il faut autant que possible faire couler le sable en priorité dans les creux car une fois aplatis ils sont impossibles à restaurer.
Le bocal est fermé hermétiquement. Le plus surprenant c'est que le séchage est très rapide : un jour ou deux !

Il vaut mieux préparer le sable longtemps à l'avance. L'idéal serait de le laver afin d'enlever toutes les poussières qui se fixeront sur les plantes dont la fragilité empêchera tout nettoyage.

Le sable peut être séché dans une vieille casserole. Attention aux brûlures : le sable peut atteindre plus de 200°C sans manifester aucun changement : il vaut mieux le laisser refroidir sans toucher à rien.
Ne pas abuser du chauffage car il a tendance a pulvériser des grains et de redonner justement de la poussière...

Comme je déshydrate mes graines avant de les conserver au réfrigérateur, cela fait des années que je récupère tout ce qui ressemble à du Silicagel : avec les appareils électronique, photographiques, les capuchons de comprimés effervescents, etc. Cela me permet d'utiliser un "sable" particulièrement efficace puisque j'utilise directement le produit (sans sable). Mais le résultat n'est pas différent.

Le problème de la Dionée est qu'elle se referme au moindre contact, même une fois coupée. Cela concerne les poils sensitifs dans le piège mais aussi dans une moindre mesure l'intérieur en général. Il faut donc une astuce pour qu'elle meure sans se refermer. Rien de mécanique n'est envisageable.
Chimiquement, il faudrait utiliser du cyanure ou de l'arsenic : cela ne se trouve pas comme ça dans le commerce, on peut toujours en fabriquer mais je ne vous dirai pas comment ;-)
Bon, je vous dis mon truc : le congélateur ! Les cellules sont d'abord paralysées par le froid puis tuées lentement sans fermeture, le potentiel d'action (signal transmis de cellule à cellule) ne peut plus se propager voire même se produire mais il n'y a pas de modification extérieure et le piège ne se refermera plus.
Une fois replacée à température normale, elle devient complètement flasque et la sécher ainsi donnerait un résultat peu conforme à l'aspect naturel. Le deuxième truc consiste alors à la placer dans l'eau : par osmose l'eau pénètre dans les cellules mortes qui se gonflent et le piège reprend un aspect rigide normal au bout de quelques heures.
On constate que l'eau s'est teintée de vert-jaune et je ne pense pas que cela soit la chlorophylle (insoluble dans l'eau) mais plutôt le pigment sur lequel j'ai n'ai pu trouver aucune information et qui provoque le noircissement des vieilles feuilles. Finalement, ce n'est pas plus mal car la feuille restera, justement, bien verte ;-) !
La feuille est séché avec un papier absorbant afin de ne pas gaspiller la capacité d'absorption du sable (ou du Silicagel) et placée dans une boite que l'on remplit lentement.

Voici le résultat avec une feuille double - l'un des pièges avait malheureusement déjà souffert avant la dessiccation. Il n'a pas bougé depuis des années...

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