Questions de base
sur les
plantes carnivores

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Mise à jour : samedi 18 décembre, 2010


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Les plantes carnivores sont-elles dangereuses ?

Dangereuses pour les humains ? Non, absolument pas ! Les proies les plus grosses sont, très exceptionnellement, certains jeunes rats qui peuvent tomber et se noyer dans des urnes de Népenthes qui peuvent atteindre presque trente centimètres. Des lézards aussi peuvent se noyer, et c'est déjà un animal bien plus petit...
Ce type de proie est accidentel, l'évolution n'a pas sélectionné des pièges de cette taille pour capturer de grandes proies mais plus simplement pour accumuler beaucoup d'insectes de taille classique. Retour en haut de page

Avec quoi les nourrissez-vous ?

J'utilise beaucoup d'insectes car j'ai un grand jardin où ils abondent.
Jamais de viande, de nourriture animale molle, sauf éventuellement avec avec des pièges par noyade de grande taille. L'eau abondante dilue le résultat de la digestion et l'absorption est rendue progressive. C'est le cas pour certains grands Sarracenia purpurea, certains Népenthes...
Il y a peu d'eau dans les urnes des Cephalotus et la concentration risque d'être trop élevée. A moins que le morceau fasse la taille d'un grain de riz... C'est trop délicat même si on risque surtout de ne perdre qu'une feuille. Autant placer un peu d'engrais organique très dilué dans l'urne.
Dans les autres cas, y compris la Dionée, il ne faut que de la nourriture "sèche", comme un insecte en fait. Évitez les chenilles, surtout vivantes, car elles feront un vrai massacre !

Vous trouverez bien plus d'informations dans les Dossiers, tout spécialement la page sur la nutrition, avec des photos des proies, etc. Retour en haut de page

Les noms de plante sont-ils masculins ou féminins ?

Les plantes sauvages sont toutes nommées à partir d'un nom latin formé de deux parties : le nom de genre et le nom qui va préciser l'espèce dans le genre. Pour ce dernier, le terme exact est "l'épithète", puisqu'il s'agit bien d'un adjectif épithète... Évitez de le qualifier de "nom d'espèce" puisque ce terme est réservé à l'ensemble des deux... Par convention le nom de genre est toujours masculin et reste ainsi dans le langage courant. Fréquemment on trouvera toutefois "une sarracenia" ou "une drosera", mauvaise habitude à laquelle j'ai moi-même du mal à me défaire. Il me faudrait relire presque tout le site pour commencer ;-).

Faut-il mettre une majuscule ?

Je développe abondamment le sujet à la page sur Comment écrire les noms scientifiques, vernaculaires ou horticoles. C'est à la fois simple et compliqué... L'essentiel est de ne pas faire d'erreur quand il n'y a aucun doute, comme dans une liste de plante avec les noms complets des espèces. Lorsqu'il s'agit d'un document scientifique, il n'y a pas de problème, toujours une majuscule pour le nom de genre mais jamais pour l'épithète latin. Dans les autres cas, c'est plus compliqué car un usage en français veut que l'on distingue un nom commun utilisé dans l'absolu ou non. Comme ce n'est pas limpide, voici ce que je veux dire : on écrira que "les Sarracenia sont des plantes carnivores" (dans l'absolu, c'est une généralité valable pour tout le genre Sarracenia) mais "il y a des sarracenias dans mon jardin"... Cette fois, j'utilise le mot comme un nom commum, faute de mieux, et je me permets donc même le pluriel, bien que ce soit interdit dans la langue scientifique pour les noms latins de la classification. Autre exemple avec un vrai nom commun : "le Chat est un carnassier" mais que "Tes chats mangent mon poisson.".

Certaines plantes ont des noms vernaculaires (c'est-à-dire "d'usage") et c'est l'habitude qui détermine le genre. Ainsi, on dit toujours UNE dionée. Certains de ces noms ont été inventés de toute pièce à partir du nom latin et c'est pour moi un non-sens absolu : le but des noms latins est justement qu'ils soient identiques dans toutes les langues, toutes les régions : le mot "sarracène" construit artifiellement sur "Sarracenia" peut donc avoir le genre que l'on voudra, de toute façon il est bidon et n'apporte rien de plus... Ou bien alors on peut aussi inventer "pétune" pour "pétunia", "polone" pour "polonia", allons-y gaiement... "Drosère" est même un comble, puisqu'il existe déjà "rossolis" et "rosée du soleil". Je développe le sujet dans Comment écrire les noms scientifiques, vernaculaires ou horticolesRetour en haut de page

Quel substrat pour les semis ?

Une graine en germination présente le risque important de dessèchement. Avant que l'enracinement ne soit efficace pour puiser l'eau plus profondément et activement, si le milieu devient plus sec le processus de germination va s'arrêter mais il ne reprendra pas après ré-humidification et la graine sera perdue... A ce stade, la présence de sels minéraux dans le substrat n'a pas d'importance car le nécessaire est dans la graine. La présence de lumière n'est utile qu'à partir du moment où la photosynthèse peut commencer, c'est-à-dire lorsqu'il y a de la chlorophylle (bref des parties vertes) mais elle est néfaste aux racines : un matériaux hétérogène peut ne pas être très bon pour leur développement... Que peut bien faire, par exemple, une "micro-graine" de Drosera sur une plaque de vermiculite, qui est un mica parfaitement étanche ? Autant le faire pousser sur une plaque de verre ! De même, une radicelle qui doit passer sur un grain de perlite, 100 fois plus gros qu'elle, sera exposée à la lumière, peut-être un courant d'air plus froid ou plus sec : que des inconvénient.
Les produits allégeant sont précieux pour alléger le substrat mais je n'en vois pas l'intérêt au-dessus de quelques centimètres de profondeur, donc la zone de germination. Dans celle-ci, la tourbe pure reste légère tant qu'elle n'est pas décomposée. Plus profondément, elle est susceptible effectivement d'être tassée par le mélange au-dessus d'elle et un allégeant peut être positif. Le sable n'allège rien, au contraire et son intérêt est surtout d'offrir un support très stable aux racines : certaines n'aiment pas trop être chamboulées à chaque arrosage, du moins s'il est fait par le dessus... Il présente aussi une bonne perméabilité mais à partir d'un certaine épaisseur ou quantité il est nettement alourdissant : il faut quand même être un peu cohérent, si on cherche à alléger c'est plutôt râpé... Si l'on déplace les pots régulièrement le substrat devient un véritable "béton vibré" :-). La perlite convient mieux pour cet usage sauf lorsque le pot est souvent immergé - comme c'est le cas pour certaines espèces : dans ce cas la perlite, qui à tendance à flotter, remonte en entraînant la tourbe. Si vous avez placé dans la même eau des Utriculaire par exemple, le résultat est catastrophique.
En pratique, j'utilise davantage d'allégeant au fond des pots et plus du tout en surface, où d'ailleurs ce n'est ni esthétique ni d'aspect très naturel...
Pour les semis, le premier centimètre est réalisé avec une tourbe fine obtenue par tamisage à sec ou dans l'eau. Il faut quant même de grosses mailles sinon rien ne passera. Le tout est d'éliminer en particulier les morceaux de bois sur lesquels les racines ne pousseront pas. A quoi bon utiliser de la perlite, de la vermiculite ou du sable dans cette couche ? Attention aussi aux tourbes déjà très fines à l'achat : il s'agit souvent d'une tourbe de mauvaise qualité pour nos plantes, mais ce serait long à expliquer. Les plus gros débris trouveront donc leur meilleure place dans le fond des pots.
Souvent, avant le semis, j'arrose même la surface bien plate avec une eau tourbeuse, produite par le mélange de la surface d'un vieux pot avec de l'eau. Cette espèce de boue est encore riche en microfibres et les poils absorbants s'y implantent très bien. L'épaisseur doit être faible, disons une dizaine de fois l'épaisseur de la graine. Au-delà, la couche risque manquer d'aération. Cette boue est moins acide que la tourbe fraîche mais l'eau remontant des couches inférieures va l'acidifier très vite.
Ensuite je dépose les graines en surface ou à faible profondeur (variable selon la plante, la taille de la graine en particulier) et vaporise un peu d'eau ou de fongicide. La boue va former une pellicule qui enrobe légèrement le tégument des graines et l'humidité est ainsi assurée. Il est très facile ensuite de repérer les plantules sur cette surface bien régulière ou même de les déplacer légèrement. Plus de graine perdue dans un creux ou qui se retrouve à survivre sur un "monticule" - à son échelle.
Tout cela absolument à l'abri de la pluie, bien sûr !
Voilà c'est mon opinion (argumentée) et mon expérience, libre à vous d'utiliser les mélanges habituels et de faire bien attention où vous posez chaque graine. Retour en haut de page

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